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Larbi Benboudaoud est assurément l'un des plus beaux palmarès du judo français. Il a immédiatement accepté d'être notre parrain et c'est un honneur pour nous !

Quelques jours avant de se voir remettre son grade de 6ème dan, nous l'avons interviewé lors des championnats de France 2005 où il nous a offert un bilan de sa carrière sportive.

 
Interview de Larbi Benboudaoud.
 
Quand commence une compétition de haut-niveau et comment la prépares-tu ?
 
Elle ne démarre évidemment pas le jour J, elle est dans ta tête car elle fait partie des objectifs que tu te fixes en début de saison.
Ce sont ces objectifs qui déterminent la préparation et non l'inverse, la préparation est au service des objectifs que je me suis fixé.
Pour me préparer j'effectue d'autres compétitions intermédiaires qui me serviront pour être au top le jour J.
Quand, comme moi, tu fais des régimes pour pouvoir combattre dans ta catégorie de poids, tu vis ta compétition au quotidien et elle est présente dans ton esprit.
Ton objectif est donc dans ton assiette environ deux mois avant la compétition.
Sur le plan technique, je fais des séances individuelles visant à travailler les déplacements, mes points forts et aussi mes points faibles afin d'effectuer les derniers réglages indispensables pour réussir.
Sur le plan physique, les séances sont préparées par le préparateur physique.
Je reste une "énigme" pour beaucoup dans la mesure où je n'ai jamais fait de musculation.
Elle n'a jamais été obligatoire pour réussir mais j'ai toujours fait du renforcement musculaire en relation avec le judo (travail de saisie etc…).
Comme quoi il n'y a pas de loi pour réussir dans le judo.
Pour résumer, la préparation d'une compétition passe par beaucoup de travail, beaucoup de plaisir à l'entraînement et une hygiène de vie saine.
 
Si tu devais retenir un moment de ta carrière, lequel choisirais-tu ?
 
C'est difficile de répondre à cette question car j'ai eu énormément de moments forts et il est impossible pour moi de comparer du bonheur avec du bonheur.
J'ai tout de même une petite préférence pour les championnats qui se déroulent à Paris comme le "Tournoi de Paris Ile-De -France" à Bercy.
Sans faire preuve de chauvinisme, le public français est le meilleur au Monde, le plus connaisseur et l'organisation en France est réputée.
Imagine 15000 personnes qui crient ton nom et t'acclament dès que tu combats sur le tatami, c'est une sensation indescriptible.
Cela dit j'ai toujours considéré ça comme un plus et non comme un facteur indispensable à ma réussite sportive.
Lors de la Coupe Kano en 1999, personne n'a sauté au plafond quand j'ai battu les japonais chez eux.
Pour moi, l'ambiance de Paris est la meilleure mais mon objectif reste le même quel que soit le lieu : la victoire.
Maintenant, même si je suis médaillé mondial et olympique à de multiples reprises, mon premier titre européen en 1998 reste très symbolique car pour la première fois de ma carrière, j'ai pu dire lors d'un grand championnat : "je ne suis pas vice-champion, je suis LE champion" et cela a agit sur moi comme un déclic.
 
En 2002, tu as décidé de monter de catégorie en allant pendant un an chez les moins de 73 kilos, peux-tu m'expliquer ce qui a motivé ta démarche ?
 
Même si cela se voit peu dans le monde du judo, c'était évidemment réfléchi de ma part.
J'ai voulu reposer mon corps des contraintes que je lui faisais subir depuis longtemps.
Ma principale contrainte a toujours été le poids et descendre en -66 kilos a toujours été difficile.
J'ai donc décidé d'oublier les régimes pendant un an car en 2002, il n'y avait ni Championnat du Monde ni Jeux Olympiques.
Je n'ai pas voulu prendre une année sabbatique car cela aurait été trop difficile de revenir à mon meilleur niveau après cela, j'ai pu ainsi garder tous mes repères et cela m'a bien servi lors de mon retour.
Je suis avant tout un compétiteur, j'aime "la gagne" et le fait de perdre lors des compétitions en -73 kilos m'a permis de retrouver la motivation.
J'ai eu envie de retrouver l'émotion que l'on ressent lorsque l'on gagne.
Cela m'a fait du bien et dés mon retour en -66 kilos, je gagne le Tournoi de Paris pour la première fois de ma carrière et je suis vice-champion du Monde à Osaka 2003 : "qui ose gagne" !
 
Peux-tu me parler de ton investissement dans le club de Dugny (93) ?
 
J'ai pu côtoyer le haut-niveau pendant plus de dix ans et j'ai besoin de donner à mon tour pour trouver mon équilibre.
Le judo en France, c'est une pyramide avec une base solide, large et un sommet difficile à atteindre. J'ai pu parvenir jusqu'au sommet mais je ne veux pas oublier la base car sans elle, il n'y a pas de sommet.
C'est pour cela que je donne des cours dans le club de Dugny dans lequel j'ai évolué étant plus jeune, je vois des jeunes surmotivés parce que je suis leur professeur : c'est magique.
Quand tu es athlète de haut-niveau, il y a une part d'égoïsme obligatoire pour réussir, j'ai voulu trouver un endroit où je pouvais faire preuve d'altruisme car pour progresser, il faut faire progresser les autres.
 
Tu as annoncé ton retrait des compétitions après les Jeux d'Athènes, quelle suite comptes-tu donner à ta carrière ?

Je n'imagine pas ma vie sans le judo, je passe en ce moment mon brevet d'Etat 2ème degré (BEES 2) pour poursuivre dans l'entraînement de haut-niveau.
Pour l'instant je suis assistant-coach pour pouvoir prendre mes marques et par la suite j'intègrerai le staff national en tant qu'entraîneur national.
Mon travail au sein de cette équipe sera basé sur le perfectionnement technique des athlètes et c'est tout à mon honneur que l'on me demande ça.
J'ai de très bons contacts avec les athlètes, c'est un avantage car une bonne ambiance est obligatoire pour obtenir de bons résultats.
Pour être un bon entraîneur, il faut être un meneur d'hommes et le fait d'avoir mon palmarès me permet d'obtenir une crédibilité évidente.
Mais attention le palmarès ne fait pas tout.
C'est une deuxième carrière qui débute maintenant, mais je sais que je ne retrouverai jamais les émotions que j'ai pu vivre en tant qu'athlète.
 
 
Ta carrière a été marquée par les amitiés que tu as pu lier tout au long de ton parcours sportif, qu'est ce que ça représente pour toi ?

C'est quelque chose d'exceptionnel, ça n'a pas de prix.
Ça part d'abord d'une envie de rencontrer les gens, j'aime le contact humain et je suis un bon vivant.
Mon palmarès permet de briser la glace plus facilement avec les gens que je rencontre, si les gens sont honnêtes et droits avec moi je le serai avec eux, mais il faut pouvoir gratter derrière et ne pas être déçu de ce que l'on découvre pour que les liens soient solides.
J'ai désormais des amis aux quatre coins de la France, voire de la planète et je le revendique comme l'une de mes plus belles réussites.
Je remercie mes parents aujourd'hui car cela n'aurait pas été possible sans leur éducation et sans les valeurs qu'ils m'ont inculquées.
 
 
Pour cette dernière question je te laisse carte blanche, peux-tu t'adresser aux personnes qui vont visiter le site et lire ton interview ?

J'ai déjà défini le judo en trois mots : travail, travail et travail.
Aujourd'hui j'en rajoute trois autres : plaisir, plaisir et plaisir.
Quel que soit votre niveau, faites vous "tout simplement" plaisir.
Si vous avez la chance de "claquer" une médaille tant mieux, mais soyez avant tout des champions dans l'attitude !
 
 
Merci Larbi de t'être montré aussi disponible, nous te remercions encore d'être notre parrain, c'est un honneur pour nous !
 
 
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